Un petit bout de moi (sans ordre chronologique)

Dans notre maison en pierres de ce petit village vendéen , là où j'ai passé mon enfance et mon adolescence , il n'y avait pas le confort.Pas d'eau , pas d'electricité et pas de sanitaires
On faisait nos devoirs à la lueur de la lampe à pétrole et on allait chercher l'eau au puits,dans des seaux métalliques.Ça , c'était dur ! Surtout lorsqu'il fallait arroser notre immense jardin potager.
Dans une petite maison similaire et accolée à la nôtre , vivait ma grand-mère paternelle.Une grand-mère " peau de vache " , méchante et jalouse.Je n'ai pas le moindre souvenir d'un geste affectueux venant d'elle.Bien au contraire.Je n'ai rien partagé avec elle , parce-qu'elle ne le voulait pas.Elle ne m'a rien appris,rien retransmis.Elle ne nous aimait pas , ni mes soeurs , ni mon frère , ni moi.Et maman , encore bien moins.Maman venant de la ville , pour elle , avec son esprit étroit , c'était quelqu'un de peu recommandable , forcément.Et en plus , elle lui avait volé son fils !

Je ne m'étendrais pas davantage sur ma grand-mère paternelle.Vous l'aurez compris , nos sentiments étaient réciproques

Devant notre maison , séparé par un petit chemin de terre , il y avait un immense champ avec des chevaux , des vaches et des arbres , beaucoup d'arbres , bien touffus , dans lesquels , mes soeurs , mon frère et moi , bâtissions nos cabanes Je suis vraiment nostalgique de cette époque où, au printemps , lorsque les fleurs d'aubépine embaumaient , nous allions les cueillir pour en faire des tisanes.Je les respire encore.

L'été , c'était la cueillette des mûres , bien noires,bien juteuses que nous dégustions de suite ou que maman réservait pour en faire de délicieuses tartes ou confitures

Je me souviens aussi de ces violettes sauvages , odorantes à souhait , qui poussaient le long d'un vieux mur de pierres , au printemps , et que je prenais plaisir à offrir à maman.Elle les aimait tellement !

Alors que j'écris , tant de souvenir se bousculent dans ma tête, et des odeurs , des bruits ressurgissent , comme par miracle