". <center><font color="blue">Scott Walker , une voix en or massif</font></center> | Un peu d'amour

Scott Walker , une voix en or massif

Une voix bouleversante, enivrante, ensorcelante, caressante, grisante, troublante, fragile et puissante à la fois



Pourquoi parler de Scott walker sur mon blog ? Tout simplement parce-que je l'aime passionnément (en tout bien tout honneur) et qu'il est un immense artiste
Entre le murmure et la caresse, tout en souplesse , il monte et descend les courbes mélodiques de son vibrato si léger, si chaud, que l’on pense à la fois à une panthère et à un souffle d’air chaud dans Naples alanguie. Oui, tout ceci est clairement pornographique. Pornographie du sentiment et de l’émotion qui frémit là dans votre oreille. Et ce sentiment de le sentir collé tout contre soi, de sentir son haleine enfiévrée contre son cou, de pouvoir entendre chacune des inflexions de sa voix...



Biographie
Fils d'un cadre de l'industrie pétrolière, Noel Scott Engel naît le 9 janvier 1943 dans l'Ohio. Il vit une enfance agitée, en grande partie à cause du divorce de ses parents et des déménagements incessants de son père pour raisons professionnelles. En plus, il ne manifeste guère d'intérêt pour les études et se fait renvoyer de plusieurs établissements pour vandalisme. Encore enfant, il apparaît dans un feuilleton télévisé, ce qui lui permet d'enregistrer ses premiers 45-tours devenus des pièces de collection ultra-recherchées.

Faux frères Walker
La lecture des auteurs de la beat generation l'incite un temps à partir à l'aventure sur les routes d'Amérique, traversant tout le pays en auto-stop. Adolescent, il gagne sa vie à Los Angeles comme bassiste de studio - il fut en fait un des premiers à y jouer de la basse électrique. Début 1965, il part avec les Walker Brothers (un groupe qu'il a fondé l'année d'avant à L.A. avec deux copains musiciens, soucieux comme lui d'échapper au service militaire) et met le cap sur l'Angleterre, un pays qu'il ne quittera plus et où il trouvera la renommée.

En 1968, à la dissolution des Walker Brothers, le séduisant et charismatique chanteur conserve la plus grande partie de leurs fans. Le show télévisé qu'il anime alors sur la BBC - où il chante souvent en avant-première ses nouvelles chansons - jouant un grand rôle dans sa popularité. Souhaitant continuer dans la direction qu'il avait prise vers la fin du groupe, il garde à ses côtés son producteur John Franz qui va l'aider à réaliser ses quatre premiers albums solo (de très loin ses meilleurs) en l'entourant de certains des meilleurs arrangeurs anglais du moment : Reg Guest, Peter Knight, Wally Stott. Loin du psychédélisme, du blues revival et du Flower Power alors triomphants, ses chansons élaborées aux orchestrations précieuses à la Burt Bacharach et sa voix de jeune crooner détonnent complètement dans un monde musical toujours plus avide de nouveautés et d'expériences (surtout quand certaines substances circulent) et où l'approximation est souvent la règle.

Envolée en solo

Déterminé à montrer qu'il n'était pas qu'un simple phénomène de mode avec The Walker Brothers, le musicien a de son travail une conception vraiment artistique qui ne se limite pas à la pop : ainsi, l'influence d'écrivains comme Jean-Paul Sartre ou Albert Camus se ressent dans ses textes imagés et profondément introspectifs ; de même, passionné par l'oeuvre de Jacques Brel, il entreprend de la faire connaître au monde anglo-saxon via les adaptations de certaines de ses chansons par Mort Shuman. D'abord séduit, le grand public le suit et fait même de Scott 2 un surprenant numéro un des ventes en Angleterre.


Prenant ainsi de plus en plus d'assurance, Scott écrit et compose une part grandissante de son matériel : en 1970, sur le mémorable Scott 4, il signe même seul toutes les chansons, sous le nom de « Noel Scott Engel », ni plus, ni moins. Hélas, l'échec monumental de ce disque a pour lui de lourdes conséquences : son projet suivant, le trop ambitieux 'Til The Band Comes In est abandonné à mi-chemin, faute de financements suffisants et ne sera guère plus remarqué que Scott 4.

Les années d'après, l'artiste désarçonne même ses fans les plus fidèles en sortant des albums de reprises country qui ne lui ressemblent guère et en contribuant à des bandes originales de films qui passent inaperçues. Petit à petit, il prend ses distances avec sa vie de chanteur : on le dit reclus, solitaire, dépressif, passionné de peinture et de chant grégorien, passant la plus grande partie de son temps à jouer aux fléchettes et à lever le coude dans les pubs ; sur le plan personnel, on ne sait presque rien de lui si ce n'est qu'il a été marié et a une fille. Avec réticence, il accepte en 1975 de reformer The Walker Brothers mais là encore, en dépit de nouveaux succès, le groupe ne dure pas et Scott Walker retourne à sa chère carrière solo.

Artiste culte et reclus

Méticuleux et perfectionniste, d'un tempérament ombrageux (il envoie tout un album à la poubelle après s'être disputé lors de l'enregistrement avec son producteur Brian Eno), Scott Walker bénéficie envers et contre tout du soutien de ses maisons de disques mais ne produit plus que très peu, à peu près une oeuvre par décennie en fait, ainsi le déroutant Climate of Hunter en 1984 (alors la plus mauvaise vente de toute l'histoire du label Virgin avec une participation du guitariste de Dire Straits, Mark Knopfler et de...Billy Ocean), le sombre et désespéré Tilt en 1995, marqué tout autant par la musique de chambre que par Nine Inch Nails, la B.O. du film français Pola X de Leos Carax en 2001 et le très hermétique The Drift en 2006 (il a également écrit des chansons pour un album d'Ute Lemper)


À chaque fois, la critique répond présent mais pas le public, non sans raison d'ailleurs. Fidèle à ses principes, il n'accorde que très peu d'interviews et limite au maximum ses apparitions en public ; s'il accepte en 2000 de parrainer à Londres le festival du Meltdown, il fait bien stipuler dans son contrat qu'il ne se produira pas sur scène. En outre, un documentaire réalisé pour le cinéma, Thirty Century Man (du nom d'une de ses chansons sur Scott 3) a permis à une plus large audience de se familiariser avec son oeuvre et sa personne.

Sans cesse redécouvert, adulé par l'élite de la britpop et de la pop tout court (David Bowie, Pulp dont il produit l'album We Love Life en 2001, The Divine Comedy, etc.), Scott Walker n'a peut-être pas tenu toutes les promesses que son immense talent laissait espérer, son caractère instable lui ayant joué plus d'un mauvais tour. Mais peut-être était-ce le prix à payer pour celui dont Julian Cope, un autre de ses émules, avait qualifié dans un élan lyrique de « godlike genius ». Génie méconnu ou pas, la question revient plus que jamais dans le débat à l'heure de la sortie en décembre 2012 de Bish Bosch, album pétri d'expérimentations et de nouvelles facettes d'une personnalité complexe. En 2014, le groupe de doom metal Sunn O))) qui était entré en contact avec le chanteur voit son souhait réalisé avec l'album Soused, paru en octobre, écrit sur mesure et produit par Scott Walker et Peter Walsh



Source:Music-story.com (Frédéric Régent)- Gonzai.com

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